Vanessa BAGAMBANYI

#Parcours Perso

Vanessa Bagambanyi a 25 ans. Elle est née au Rwanda, et habite en France depuis l’âge de 6 ans.

Elle aime le foot, le poker et cuisiner. Très sociable, elle apprécie de passer du temps avec ses amis et rencontrer des gens. Mais elle peut aussi être très casanière et passer des jours entiers sans sortir ! Vanessa se définit également comme très panafricaine.

#Parcours Scolaire

Jusqu’à la classe de 5eme, Vanessa a eu une scolarité normale. Elle était même plutôt bonne élève. C’est en 4eme que tout change. Cette année-là elle intègre une MFR (maison familiale rurale) en internat. Puis en 3eme, elle découvre l’alternance. Le système scolaire n’étant pas trop « son truc », le rythme 2 semaines de cours, 2 semaines de stages dans tous les domaines qu’elle veut, lui convient bien. 

À la fin du collège, elle fait des vœux d’orientation par dépit, et se retrouve en CAP Tapisserie. Le décrochage scolaire arrive très vite. À 16 ans elle arrête tout. Mais elle réalise qu’elle ne peut pas rester sans rien faire.*

Elle va donc reprendre des études, et préparer un CAP de Cuisine. Elle commence tout en bas de l’échelle dans une cuisine comme commis de cuisine, mais à force de travail et de ténacité, elle devient seconde de cuisine. Sa grande fierté est d’avoir su prendre sa place dans un milieu très masculin !

Pendant 7 ans, elle a été totalement passionnée par son métier, mais la passion s’est éteinte car travailler dans la restauration est très fatigant, avoir une vie personnelle est compliqué en raison des horaires de travail. Elle a donc eu envie de faire autre chose. C’est là que la petite graine déposée par une prof de technologie qui lui avait fait découvrir le code va grandir…

Vanessa a toujours aimé l’informatique. Elle se rappelle que très jeune elle adorait démonter et remonter des ordinateurs. Mais les métiers du numérique lui paraissait inaccessibles. Elle pensait qu’il fallait forcément faire de longues études.

“C’est en discutant avec le conseiller qui m’a accompagnée dans ma reconversion que j’ai découvert qu’il existait des formations de développeuse, accessibles sans le bac !”

Elle a donc commencé son parcours de reconversion professionnelle il y a un an, avec une formation dans l’école Simplon.co.
Grâce à cette formation, elle a pu intégrer Epitech cette année, pour suivre un cursus de 2 ans : un an en formation initiale puis un an en entreprise. À la sortie, elle validera un diplôme de niveau Bac+2. Cela représente un challenge pour elle-même, pour se pousser à aller toujours plus loin !

#Succès

Le succès dont Vanessa est la plus fière aujourd’hui est d’avoir réussi à gérer un service de 180 clients toute seule, lorsqu’elle travaillait dans la cuisine. Elle a réussi à envoyer tous les plats ! Pas si simple de gérer une cuisine avec seulement des hommes, plus âgés qu’elle et quand même un peu « caractériels » ! Il faut savoir s’imposer.

#Conviction numérique

Vanessa reconnaît ne pas avoir rencontré de comportements inappropriés dus au fait qu’elle est une femme. Elle ne pense pas que ce soit plus difficile pour une femme que pour un homme de travailler dans le numérique. Tous les métiers sont accessibles avec de la volonté. Ce qui importe, c’est d’arriver où on a envie d’aller, quelle que soit la façon dont on s’y prend !

Vanessa est habituée à travailler dans des univers masculins, donc ça ne l’effraie pas. Elle est très à l’aise avec les hommes. Ce qui serait plus difficile pour elle serait d’évoluer dans un univers où elle serait la seule noire. Ça la mettrait plus mal à l’aise. C’est ainsi pour la plupart des gens racisés : ils ont le réflexe de chercher une personne qui leur ressemble.

Elle connait beaucoup d’hommes noirs développeurs, mais seulement une seule femme.

“Je trouve cela dommage qu’il n’y ait pas plus de femmes noires dans l’informatique !
Pour les encourager à s’y orienter, il est important de leur donner des rôles modèles.

C’est entre 15 et 25 ans que beaucoup de choses se déterminent : montrons-leur qu’il n’y a pas de parcours tout tracé !”

Vanessa aimerait beaucoup agir pour encourager les femmes en Afrique. Dans l’idéal elle voudrait retourner vivre en Afrique après ses études pour monter une start-up et mettre les femmes en avant !

# Le message qu’elle souhaite faire passer

“Il ne faut pas avoir peur de reprendre ses études, quel que soit son âge. On ne finit jamais d’apprendre. Et surtout il faut les femmes racisées y aillent !
Elles peuvent tout faire si elles le veulent !”

Propos recueillis par Cécile Eynard

Le 17 mars 2021