Mathilde GRANDI

 
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# parcours perso

Mathilde Grandi est freelance dans le marketing digital et la création de sites internet. Originaire d’Annecy, elle vit maintenant à Lyon où elle a créé son entreprise, Hello Mathilde.

Elle s’est formée à École LDLC qui propose un cursus complet de 3 ans axé sur le marketing, l’informatique et l’entrepreneuriat. Une formation intense où elle a été la 1ère fille à s’inscrire. Cette école avait alors seulement une année d’ancienneté car elle fait partie d’un groupe qui vend du matériel de gaming et pour les professionnels et avait donc une notoriété auprès d’une cible plutôt masculine et geek.

Mathilde s’est posée beaucoup de questions avant de se lancer car elle n’avait pas du tout la culture geek. Mais elle a eu un vrai coût de cœur pour cette école, son état d’esprit et la pédagogie proposée.

J’ai dû me mettre à nouveau dans la série Star Wars et acheter un livre sur le gaming pour socialiser !

# parcours pro

L’agence de communication où elle fait son stage de fin d’études ne pouvant pas la garder, Mathilde change tous ses projets à courts termes et se lance dans l’aventure de l’entrepreneuriat en se mettant à son compte.

Elle a débuté avec un autre étudiant de l’École LDLC. Ils donnent alors 6 mois pour arriver à se dégager un salaire. Si ça ne marchait pas, ils rechercheraient un CDI. Cette expérience n’était pas du tout prévue. Elle aurait vraiment aimé commencer par un contrat de travail en agence. De plus, des personnes de son entourage lui disent que ça n’est pas le bon moment. Elle a ressenti que ces freins étaient liés au fait qu’elle soit une fille, avec des arguments tels que « ça n’est pas le moment car après tu vas vouloir des enfants… ».

L’intérêt de son école est qu’elle formait à l’entrepreneuriat et aux start-ups. Cela lui a permis de savoir travailler en autonomie, d’avoir des notions de base en création d‘entreprise puis de pouvoir accompagner les dirigeants dans la transformation numérique de leur entreprise. 

Que ce soit dans le choix de son école ou pour la création de son entreprise, elle a su sortir de sa zone de confort. Tout ça n’était pas trop prévu mais elle est heureuse que ce soit arrivé.

Mathilde fait alors face au sexisme ordinaire dans le travail avec des clients qui pensaient que, sur un projet de création de site web, Mathilde était plus sur le web-design, la création et son partenaire sur le développement. Alors même qu’ils ne présentaient pas du tout leurs activités dans ce sens.

Le duo n’a pas duré et elle continue aujourd’hui son chemin seule avec Hello Mathilde, une agence qui propose différents services :

  • Accompagnement en marketing digital

  • Stratégie de communication digitale

  • Encadrement d’équipes juniors en tant que cheffe de projet digital externalisée

  • Création de site web vitrine ou e-commerce sur mesure

# fierté

Il y a deux choses qui la rendent fière dans le travail.

Voir les alternantes et stagiaires des équipes juniors qui viennent d’écoles de communication classique aller vers des sujets plus techniques qui leur font un peu peur (par exemple les langages HTML et CSS). À chaque fois ça lui fait un petit pincement au cœur, et elle est contente. Cela donne du sens à ce qu’elle fait, de se rendre compte qu’elle les aide.

La deuxième chose dont elle est fière c’est qu’aujourd’hui tous ses clients ont une démarche soit écologique soit sociale. C’est quelque chose qu’elle ne peut pas vraiment mettre en œuvre dans son métier, donc elle est contente de donner de la visibilité et d’aider des entreprises qui ont une empreinte positive.

“C’est un choix d’aller vers une clientèle qui a de belles intentions écologiques ou sociales. Sur des accompagnements en stratégie, c’est important de se reconnaitre dans un projet”.

# conviction numérique

Pour Mathilde, le secteur du numérique est assez dur pour les filles. Ses premiers mois études supérieures ont été d’autant plus difficiles que les filles étaient en infériorité numérique. Certains élèves masculins n’étaient pas très sympas au départ et tenaient des propos sexistes. Par exemple, elle a entendu que si elle avait de bonnes notes c’était parce qu’elle était une fille. Ou encore des remarques lorsqu’elle mettait une jupe. Ces remarques indirectes ont rendues difficile son intégration mais se sont dissipées avec le temps. 

Comme elle le raconte dans le podcast, lorsqu’elle était au lycée, de nombreux profs lui ont dit que ça n’était pas une bonne idée d’aller dans une école qui forme à l’informatique et à l’entrepreneuriat. Qu’avec son Bac ES elle serait mieux dans une école de communication, de journalisme ou de langues. Avec le recul, elle se rend compte que ça n’est pas le rôle des professeurs d’être trop dans la protection injustifiée des filles car cela en décourage surement certaines. Ce sont des adultes de confiance vers lesquels on se tourne et ils ne doivent pas encourager à aller vers des filières plus classiques ou supposément plus sures. Du coup, à ce moment-là, elle a souffert d’être une fille.

Au final, j’étais là pour apprendre. Non ?. J’ai appris et ça s’est bien passé. C’est un peu dommage de penser qu’il y a certaines prédispositions à avoir pour faire une école d’informatique (dont être un mec et d’être geek).

Après, dans le travail, ça a été moins difficile. Sa personnalité l’a même aidée auprès de ses clients, car elle sait faire preuve d’écoute, d’empathie. Elle a même rencontré avec plaisir une véritable sororité avec des entrepreneuses qui avaient plaisir travailler avec elle et à l’encourager dans son activité.


# le message qu’elle souhaite faire passer

Mathilde a envie de dire aux filles de ne pas avoir d’à priori sur les autres (les personnes qu’elles pourraient rencontrer pendant leurs études) et encore moins vis-à-vis d’elles-mêmes.

Au stade des études on est tous là pour apprendre et il n’y a rien d’insurmontable. Pas besoin d‘être geek ou un garçon. C’est juste question d’apprentissage même si bien sûr il faut quand même aimer un minimum ça surtout sur la partie développement. 

Certains professeurs comparaient l’apprentissage du développement à celui d’une langue. Et si on va dans les clichés, les filles sont quand même plutôt bonnes pour apprendre une langue. Donc il n’y a pas de raison !

Témoignage recueilli par Cécile Eynard

Le mercredi 22 septembre 2021


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