Solenne MARTY

 

# parcours perso

Originaire du sud-ouest, Solenne Marty a 29 ans et vit sur Lyon depuis 10 ans. 

Elle se décrit comme une grande rêveuse. Très curieuse aussi et tout ce qui a trait à l’imaginaire l’attire. Ce qui explique son activité professionnelle dans l’univers du jeu et de la création d’espaces virtuels. Elle adore également la couleur; d’où son attrait pour le graphisme.

# parcours pro

Lorsqu’elle était au lycée, Solenne était un peu un ovni dans ses choix d’orientation, car peu de personnes souhaitaient faire des études dans le jeu vidéo, et encore moins de filles. 

Pourtant ça ne l’arrête pas, et grâce au soutien de ses parents, elle quitte le Sud-Ouest, car il n’y a pas d’école de jeu vidéo, et vient s’installer à Lyon pour suivre ses études dans l’école Ariès.

Elle découvre alors le métier du jeu vidéo et surtout que ça lui plait beaucoup. Ultra timide au départ, ça n’a pas été facile pour elle de s’affirmer dans cet univers très masculin. Elle était donc beaucoup dans l’observation de ce qu’il se passait autour d’elle.

À la fin de son bachelor, elle choisit de suivre une 4ème année de spécialisation car elle a encore peur de se lancer dans le monde du travail. Pendant cette année supplémentaire, elle va monter des projets extra-scolaires avec des camarades de promo.

À la fin de nos études, on a décidé de continuer de travailler ensemble en montant un studio !

Cette aventure a duré 4 ans, avec des hauts et des bas. Solenne a trouvé cette expérience très utile car elle lui a permis de comprendre comment elle fonctionne. Et surtout que ce qu’elle aime c’est le graphisme et penser le décor des jeux. 

Elle prend alors le temps de se poser et de refaire un book super coloré et un peu cartoon, pour aller démarcher les studios. Elle a dû faire une liste de ceux avec lesquels elle pouvait travailler car elle a un style graphique semi-réaliste, peint à la main et à l’époque, les studios lyonnais faisaient plutôt du graphisme réaliste. Il n’était donc pas pertinent qu’elle les contacte.

Elle enverra 30 candidatures et recevra seulement 4 réponses, toutes négatives. Finalement, elle est contactée pour un poste génial mais à Paris… Après mûre réflexion, elle décline la proposition car elle savait qu’elle ne voulait plus vivre seulement pour son travail. Elle avait envie de se poser, de pouvoir fonder une famille. Elle se pose alors de nombreuses questions sur son avenir dans ce monde très masculin du jeu vidéo.

Ok tu es une femme dans le jeu vidéo. Est-ce que tu ne t’es pas trompée de voie ?

Au cours de ses recherches, elle découvre le blog d’un artiste 3D en Lettonie qu’elle trouve super inspirant. Ce sera la 1ère brique pour construire sa propre « maison ». 

Elle décide alors de se lancer à son compte mais elle a d’abord besoin de temps pour réfléchir à ce qu’elle peut apporter comme solution à des clients. Elle prend donc un boulot alimentaire chez Feu Vert, et profite des pauses pour imaginer ce qu’elle va faire et produire. En même temps, elle expérimente la relation humaine avec les gens : comment calmer les clients mécontents, gérer des imprévus, « faire des bourdes financières au niveau de la caisse et apprendre à les réparer », ne pas avoir peur de se tromper et de demander de l’aide.

Fin 2019, elle crée sa micro-entreprise pour pouvoir bénéficier de l’ACRE pendant 3 ans. La première année, elle expérimente pas mal de choses : impression 3D, création d’avatars pour de la communication visuelle, graphisme pour du jeu vidéo…

Mais elle se rend compte qu’elle se perd et qu’il faut qu’elle se recentre pour offrir 1 ou 2 services clairs : elle crée un package 3D + du graphisme pour jeu vidéo. Mais elle prend également conscience que le jeu vidéo n‘est pas forcément ce vers quoi elle a envie d’aller.

C’est son engagement dans l’association Lyon Game Dev qui va faire bouger les choses. En tant que membre du bureau, elle doit organiser des meetups. Cela l’oblige à sortir de sa grotte ! Pendant le confinement, la question se pose de poursuivre l’activité en proposant des événements en ligne. Elle découvre alors Gather Town, une solution de meeting virtuel, et le Pixel Art. 

J’ai tout de suite vu un marché dans l’utilisation de ce service, et j’ai décidé de me lancer à fond sur cette proposition de service. Tout est ensuite allé très vite !

En mars 2021, Solenne se forme à la création de formation en ligne car elle a envie de faire une partie de son activité en ligne. En avril, elle réalise une série d’interviews pour s’assurer que le besoin existe. En parallèle, plusieurs projets arrivent pour de la création d’espaces sur Gather Town. Cela lui permet de se faire un book.

En décembre 2021, une amie lui demande de créer un espace pour un événement dans son entreprise. Après la réussite de ce projet, l’espace créé par Solenne sur Gather Town devient un espace de coworking pour les salariés de l’entreprise. 

Aujourd’hui, elle propose aux entreprises la création d’espaces virtuels et enseigne la modélisation 3D à destination du Jeu Vidéo, en école. Son entreprise s’appelle L’atelier de Taryne-Aly !

Il y a 2 ans je ne savais pas que mon métier allait exister, tout comme une multitude d’emploi qui sont en train d’émerger. Tout est possible et il faut y aller !

# succès

Le dernier succès qui a particulièrement marqué Solenne c’est de devenir partenaire de la plateforme Gather Town !

Un jour, elle a découvert sur le site de la plateforme qu’il était possible de devenir partenaire. Elle se dit que ce serait génial pour elle car ça lui permettrait de rassurer ses prospects sur ses compétences. Elle rentre donc en contact avec eux et suit tout le parcours de demande de partenariat.

Sa plus grande fierté est l’entretien qu’elle a passé avec les équipes de Gather Town. Il s’est déroulé en visio, à 23h30 (pour cause de décalage horaire) et entièrement en anglais. À la fin, tous les verrous avaient lâché et Solenne s’est dit « tout est possible ». Elle a réalisé qu’elle n’avait rien à perdre mais au contraire avoir des regrets de ne pas l’avoir fait. Et tout s’est très bien passé.

Quelle fierté aujourd’hui de voir sa page affichée sur leur page de partenaire !

# conviction numérique

Il y a très peu de femmes dans le secteur du jeu vidéo.
En 2018, il y en avait seulement 15%. En 2022, on est à 20 ou 22%.

Quand on est une femme, on a tendance à vouloir que tout soit parfait pour y aller, alors qu’on pourrait tenter quand on se sent prêtes à 80% !

Il semblerait que les hommes se posent moins de questions et croient en leur capacité à s’adapter par la suite.

# Le message qu’elle souhaite faire passer

Le meilleur conseil qu’on lui ait donné c’était à l’occasion d’un atelier du Pôle emploi Scènes et images. « Ose, fais les choses ». Tout simplement. 

Si tu veux faire quelque chose vas-y, n’attends pas la permission de quelqu’un. Si ce que je veux faire n’existe pas, je vais l’imaginer. Chaque chemin est unique. Même si l’inconnu fait peur, il réserve de belles surprises.

S’entourer avec le réseau. Aujourd’hui Solenne teste de nouvelles communautés car le réseau est super puissant et a une grande force d’entraide.

Avoir un réseau professionnel permet aux indépendants d’avancer ensemble. Cela permet aussi de tester son pitch, et de l’améliorer ! Un très bon exercice pour gagner en confiance face aux clients.

Témoignage recueilli par Cécile Eynard

Le 7 juin 2022