Sandie BÉRARD

 

# parcours perso

Sandie Bérard a 34 ans et habite dans l’Ain, près de Lyon. Elle est revenue vivre en Auvergne-Rhône-Alpes il y a un an et demi, après dix ans de vie en région parisienne. Pour elle, c’est un véritable retour aux sources car elle est originaire de la région. Elle est maman d’une petite fille de deux ans.

# parcours pro

Après son Bac, Sandie choisit de se tourner vers des études courtes avec un BTS Esthétique. Elle travaille deux ans dans ce secteur avant de reprendre des études pour préparer un master en Management de parfumerie sélective. Suite à cette formation, elle va intégrer l’agence d’externalisation commerciale Daytona. Tout d’abord en tant que manager d’une équipe de formatrices qui formaient les équipes officinales à la vente des produits du groupe L’Oréal. Puis elle va évoluer sur plusieurs missions en tant que chef des ventes et enfin directrice de clientèle.

Après 10 ans d’expérience, elle sent qu’elle a fait le tour de l’entreprise et du client et aspirait à de nouveaux défis. C’est pourquoi, son retour en région lyonnaise devient l’occasion de se poser et de faire le point sur ce qu’elle avait envie de faire, et surtout de ne plus faire.

Pendant une année, elle va travailler sur ce projet de reconversion. Elle savait déjà qu’elle aimait beaucoup l’analyse des chiffres et de la performance commerciale, car ça faisait partie de son métier chez Daytona. Elle va donc chercher un métier qui lui permettrait de sortir de la vente pure et dure tout en conservant cette analyse de la performance et la recherche de solutions. C’est comme ça qu’elle arrive au métier de data-analyste ! Elle va faire des recherches sur le métier pour comprendre vraiment en quoi il consiste et sur les formations qui y conduisent. En participant au salon Profession’L, elle découvre l’association LDigital. Les portraits des femmes inspirantes, et en particulier ceux des femmes en reconversion, l’ont également beaucoup inspirée et aidé à prendre confiance en elle.

Dans le même temps, elle va se faire accompagner par l’Apec et participer à des ateliers d’accompagnement des femmes en reconversion dans le digital proposés par L Digital. Cela sera essentiel pour elle ! En effet, pendant 6 mois elle avait fait les choses seule et elle était un peu perdue. Ces différents accompagnements vont être pour Sandie des éléments accélérateurs de son projet.

Quand on est seule, la moindre embûche nous déstabilise alors que lorsqu’on est
accompagnée, souvent le dialogue permet de se rassurer, de comprendre que nous ne sommes pas les seules à avoir ces doutes. Cela enlève un poids dans la dynamique du projet et ça ouvre l’esprit à d’autres possibilités.

En septembre 2021, elle a intégré la Wild Code School de Lyon pour une formation de data- analyste en 5 mois. En mars 2022, elle va commencer un stage en tant que Data BI (Business Intelligence) dans l’entreprise ASI, un cabinet d’expertises numériques, qui possède plusieurs agences en France dont une à Lyon. Elle est très heureuse d’avoir trouvé ce stage chez ASI car elle recherchait un manager qui la porte, l’entraîne. Et elle a vraiment trouvé ça dans sa future manager. En plus c’est une femme ! Aujourd’hui dans le numérique on a besoin de rôles modèles car cette inspiration est capitale. Cela lui a permis de confirmer que c’est faisable d’être une femme et de devenir data-analyste.

# succès

Ce stage en tant que data-analyste est un accomplissement pour Sandie. En général, elle ne met pas forcément en avant qu’elle a un BTS Esthétique car ça peut faire peur à des recruteurs. Mais elle est fière de son parcours ! Ce sont aussi les expériences passées qui permettent d’y arriver. Aujourd’hui elle a réalisé qu’elle travaillait déjà avec de la data, mais sans utiliser le terme. Elle est fière d’être partie d’un niveau qui n’était pas très élevé et d’atteindre ses objectifs grâce à sa ténacité et sa motivation.

Malgré un syndrome de l’impostrice très présente chez elle, elle a osé saisir les opportunités qui se présentaient à elle. Elle se dit que d’autres y sont arrivés avant elle et ça lui donne le courage d’oser faire les choses. À partir du moment où on a vraiment l’envie, tout peut s’apprendre.

# conviction numérique

Sandie est convaincue qu’une femme a toute sa place dans le numérique, en particulier dans la partie data parce qu’elle n’a pas forcément la même vision qu’un homme. C’est la complémentarité, la mixité des genres et des profils qui font la richesse d’une équipe.

Ouvrir le métier de data analyste aux femmes c’est ouvrir son esprit, ce qui est la base même de ce métier car il se renouvelle en permanence. La mixité permet d’ouvrir l’analyse à d’autres biais, d’autres aspects plus business et moins mathématiques. Ce métier n’est pas réservé aux hommes. C’est un métier intellectuel et les femmes sont tout à fait capables de le faire. Les profils féminins sont même très recherchés car les mentalités changent et les entreprises ont compris les atouts de la mixité.

Dans sa promotion à la Wild Code School, sur 10 personnes, la moitié étaient des femmes. Et elles ont toutes trouvé un stage ! Donc on peut être une femme et devenir data analyste.

Autre idée toute faite qu’il faut oublier : les maths ne sont pas indispensables en data analyse ! (ce métier est différent de data science, qui demande des compétences en maths).

Il faut avoir une bonne logique et savoir analyser les chiffres pour les faire parler. Pour intégrer la formation de la Wild Code School il n’y a pas de prérequis et il n’y a pas de module de maths.

# Le message qu’elle souhaite faire passer

Il ne faut pas hésiter à participer à des forums et des ateliers pour découvrir la variété des métiers du numérique car on ne les connaît pas tous.

Surtout, il faut se faire accompagner pour prendre conscience de nos compétences transférables et de nos qualités. En particulier les femmes qui ont tendance à douter et à manquer de confiance en elles.

Mon conseil est de se faire accompagner, de chercher du soutien et, si on est dans une logique de reconversion, trouver le fil conducteur qui nous mène vers le numérique.

Pour combattre le syndrome de l’impostrice et gagner en confiance en notre projet, il est indispensable d’être entourée, tant par sa famille que par des personnes de l’extérieur car elles auront un avis neutre et plus objectif sur nous. Plus on expliquera son parcours, plus on prendra confiance dans son projet de reconversion.

L’autre message que Sandie voudrait faire passer aux femmes qui liront son portrait est : Osez vous lancer ! Si votre projet est mature et réfléchi, il n’y a pas de raison que ça ne réussisse pas. À partir du moment où il y a de l’investissement et de l’envie d’aller vers ce domaine-là, il y aura de la place pour vous. Vous trouverez votre bonheur car il y a aujourd’hui énormément d’entreprises qui recrutent dans le numérique.

Témoignage recueilli par Cécile Eynard

Le 1er mars 2022