Julie-Anne NICOLAU

 

# parcours perso

Julie-Anne Nicolau est une jeune femme de 34 ans. Consultante SEO, elle est une digitale nomade ! Elle a créé son entreprise en octobre 2020.

# parcours pro

Julie-Anne a eu un parcours professionnel très lié à son parcours universitaire. Ayant fait des études d’histoire et d’histoire de l’art, elle se dirige naturellement vers un premier emploi dans le marché de l’art, dans un cabinet d’expertise spécialisé dans l’art asiatique. Puis dans une école de mode, sur des postes d’assistanat.

Après quelques temps, elle choisit de reprendre des études à distance (pour concilier formation et vie salariée). Elle passe donc une licence en science de gestion au CNED car elle voulait se diriger vers les métiers des achats. Elle enchaine avec un master en finance, à l’Université de Lille.  

Suite à ses études, elle travaille dans la finance pendant 4 ans : elle fait de la gestion de portefeuilles et de fortunes à Bruxelles, puis dans une banque à Lille.

Mais elle fait un burn out car elle ne se sent pas en adéquation avec ses valeurs. On lui demande de faire du chiffre pour faire du chiffre et ça, ça ne lui ressemble vraiment pas !

Se pose alors la grande question : qu‘est-ce que je vais bien pouvoir faire ? 

Je fais partie de ces gens qui ont toujours bien aimé mettre les mains dans le cambouis. Comment ça marche ? Pourquoi ça bug ? Aller voir un peu derrière, comment ça fonctionne.

Julie-Anne se renseigne pour découvrir de nouveaux métiers, avec une condition : pouvoir créer son entreprise, car elle sent que c’est le bon moment pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. 

Elle découvre ainsi les métiers du numérique, et plus particulièrement, la rédaction web. Pendant sa formation en rédaction web, il y avait des modules d’initiation au SEO, pour savoir rédiger de façon optimisée pour les algorithmes. Elle « tombe dans la marmite du SEO » à ce moment-là, car ça correspond à son besoin de comprendre le fonctionnement des choses, au lieu de simplement appliquer des règles. Elle poursuit donc en se formant aux aspects techniques du SEO. 

Elle a adoré cette formation car les actions sont très variées : on touche à l’aspect textuel, aux liens entre les sites et à des aspects plus techniques.  

Aujourd’hui Julie-Anne ne rédige quasiment plus. C’est un choix de sa part, car elle se sent plus alignée comme ça. Elle s’amuse beaucoup à être dans cette expertise technique, et le côté créatif de l’écriture ne lui manque pas. Elle se régale avec des aspects très stratégiques. Elle est contente de se lever chaque matin, même quand il s’agit de passer une journée sur un fichier Excel. 

Cela ne l’empêche d’accompagner des clients pour les aider à gagner en autonomie sur la rédaction en SEO. Elle prend également beaucoup de plaisir dans ce genre d’action.

Son gros challenge cette année était de partir travailler à l’étranger pour être digitale nomade. Elle a créé son entreprise pour ça, pour cette liberté de pouvoir travailler d’où elle a envie. Elle attendait d’avoir trouvé une stabilité financière pour partir. En 2023, c’est devenu possible ! Elle est donc partie en janvier à Bali. Elle n’a pas pris de billet retour. Son envie est de bouger au gré de ses envies sans contrainte de temps.

Les aspects géniaux des métiers du numérique sont de pouvoir créer une entreprise facilement pour être indépendant et de travailler d’où l’on veut, en asynchrone. Ces métiers permettent cette grande flexibilité !

# SUCCÈS

Julie-Anne est fière d’avoir une entreprise qui tourne, avec des clients pour lesquels elle apprécie de travailler. Elle est satisfaite de son chiffre d’affaires 2022 et, pour le moment, l’année 2023 semble bien partie. 

Quand elle a lancé son entreprise, elle ne savait pas où elle allait, le digital était nouveau pour elle. Depuis, elle a acquis les compétences nécessaires et la légitimité. Et elle s’apprête à fêter les 3 ans avec fierté.

Julie-Anne a une autre fierté, plus récente : sa formation de 200 heures de yoga. Elle est maintenant certifiée professeur de yoga.

# conviction numérique

Julie-Anne a commencé par la rédaction, web, qui est un métier très féminin, parce qu’historiquement les filières littéraires sont soit disant « pour les femmes ». Mais elle a constaté que dès que l’on sort de la rédaction, pour aller vers la partie plus technique du référencement ou du copywriting, il y a beaucoup plus d’hommes.

Le phénomène de l’inégalité femmes/hommes est ici, le même que dans l’ensemble de la vie professionnelle. La rédaction web est un métier très peu valorisé, souvent exercé à temps partiel, peu rémunérateur. Et pratiqué en majorité par des femmes. Par contre, dès que l’on va vers les métiers plus techniques et pointus, tels que le SEO et le copywriting, ils sont mieux rémunérés... et on y croise plus d’hommes ! 

Je trouve qu’il y a un côté profondément dérangeant dans cette inégalité. Pourtant il n’y a pas de raisons pour expliquer ça. Ça n’est pas parce que c’est soi-disant technique que ça ne peut pas être féminin.

Selon elle, on peut travailler dans un domaine très pointu et être très pédagogue, sans employer un jargon imbuvable, pour que les clients comprennent en quoi consiste le SEO.

Ce phénomène de disparité de genre selon le degré de technicité d’un métier est sociétal. Il va avec les discours de type, les filles sont bonnes en français et les garçons en maths. Et comme on associe tout de suite la technique aux maths, les filles se disent que ça n’est pas pour elles.

Julie-Anne a connu ça également quand elle s’est formée et a travaillé dans la finance. Dans l’analyse financière, il y a 90% d’hommes alors que dans les métiers de la banque qui ont une étiquette « relation clients », il y a plus de femmes.

Ce clivage est embêtant car toutes les femmes n’ont pas envie d’être dans le care ! Pour elle, qui a un esprit analytique, c’était naturel de se tourner vers ce genre de métiers et elle y prend beaucoup de plaisir. De plus, dans le SEO, il n’y a pas que de l’analyse. La richesse sémantique est importante.

Il faut arrêter avec l’image très froide et technique du SEO ! Pour être bonne dans ce métier, il faut être capable de se mettre à la place du consommateur ou utilisateur. Il faut écrire pour des humains et optimiser pour des robots. Et pas l’inverse !

# Le message qu’elle souhaite faire passer

« Il ne faut pas écouter ce qu’on vous a répété depuis que vous êtes toutes petites. Si vous avez envie, si ça vous attire, c’est une raison amplement suffisante pour y aller. »

C’est parfois aussi simple que ça !

Témoignage recueilli par Cécile Eynard

Le 30 janvier 2022