Audrey JULIENNE

 
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# parcours perso

Audrey Julienne est une quarantenaire épanouie et multi-potentielle dans l’âme ! Elle est incapable de se satisfaire d’un seul projet. Elle se définit également comme une « digital nomade » à temps partiel avec une forte appétence pour les pays anglo-saxons et d’Amérique du Sud. Elle a également un chat qui est devenu la star de Zoom depuis le 1er confinement !

# parcours pro

Audrey Julienne a grandi dans le domaine du design. Ses premières expériences professionnelles ont été faites en agences de design (design graphique, design d’espace et de produit) en tant que chargée de projet et chargée de clientèle.

Vers la fin des années 90 et début 2000, la publicité était un secteur très attirant pour les jeunes professionnels comme elle. C’est pourquoi, à 25 ans, elle accepte une proposition dans une agence de publicité. C’était une petite agence d’une trentaine de personnes qui menait des campagnes publicitaires en mixant de l’achat d’espaces télé et de la presse. Elle met alors le doigt dans tout ce qui est media mais également conception/création et production de spots télé.

Jusqu’au jour où internet fait son apparition ! L’agence fusionne alors avec une autre entreprise qui s’était déjà lancée dans le web.

En quelques années, l’entreprise est passée de 30 à 300 employés ! On était alors en plein dans cette période qu’on a appelée la « bulle internet »

À un moment ça a explosé, et l’agence a dû licencier du personnel !
Audrey fait partie de la 3ème vague. Elle quitte l’agence en colère car elle avait donné toute sa vie à son travail. Ça va se révéler un excellent moteur car, pour prouver qu’elle peut se débrouiller sans eux, elle se fait embaucher chez Lagardère, pour s’occuper d’achat d’espaces radio.

Mais elle fait un burn out et décide de tout « planter » pour aller faire la GO au Club Med pendant une saison. Super expérience pendant laquelle elle a appris plein de choses, parfois douloureuses parfois joyeuses ! Ce métier lui convenait créativement mais pas intellectuellement. Elle arrête donc l’expérience. 

À son retour à Lyon, elle reprend contact avec son ancien patron de l’agence de design graphique, Avant-première. Il lui propose de revenir pour prendre en charge l’activité internationale. Parmi ses clients elle s’occupe de la « version USA » des laboratoires Boiron.

Après quelques années, ils lui proposent un poste de salariée dans l’entreprise ! À 30 ans elle part aux États-Unis pour s’occuper de la partie marketing des laboratoires Boiron USA.

L’une des premières missions qui lui a été confiée était la refonte du site web. En raison d’un processus interne de trop lourd, le projet va prendre … 3 ans et demie.

Habituée à travailler dans des petites structures beaucoup plus flexibles, elle comprend que ça n’est pas fait pour elle de travailler dans des grandes entreprises. Elle quitte donc les laboratoires Boiron (elle dit en riant qu’aux États-Unis on décrit les personnes comme elle des « Corporate fugitive »).

Elle se retrouve alors aux États-Unis sans travail et sans visa ! Comme elle voulait absolument rester, elle crée sa première entreprise, une agence de conseil en marketing digital pour des TPE et PME locales.

Il y avait beaucoup à faire à cette époque mais très vite elle comprend que ces petites entreprises ne veulent pas payer du conseil. Elles achètent un produit (par exemple un site web) et le conseil va naturellement avec. Elle doit donc changer sa façon de travailler et faire de la production avec des sous-traitants qui faisaient des sites, des newsletters, du SEO…

En créant cette entreprise, j’avais un objectif : pouvoir travailler d’où je voulais, quand je voulais. J’avais bien compris que le digital pouvait m’apporter cette liberté totale à laquelle j’aspirais !

Au bout de 4 ans, la France lui manque et elle décide qu’il est temps de rentrer. Audrey se réinstalle à Lyon et crée une nouvelle entreprise, RDE Marketing. 

Elle se rappelle que la première fois elle s’était trompée de cible pour faire du conseil. Elle décide donc de revenir au conseil mais en changeant de cible : les industriels qui n’avaient pas encore fait leur transition digitale. Ces grosses PME du secteur ont l’habitude de payer du conseil.

Très vite elle se rend compte que le milieu industriel ça n’est pas du tout son truc et qu’elle s’ennuie très vite quand on lui parle de machines. Il lui manque toute la partie créative que peut avoir le digital. 
Dans le même temps, elle avait recruté sa première stagiaire, Charlotte (qui fait aujourd’hui partie des co-fondatrices de Boots & Cats). RDE Marketing évolue alors naturellement vers une agence de community management spécialisée dans les produits alimentaires de grande consommation. Leurs clients sont des marques internationales commercialisées en France mais qui n'ont pas d'équipes propres en local. C’est toujours l’activité de l’agence aujourd’hui.

# succès

Sa plus grande fierté est d’avoir réussi à faire croitre l’activité de l’agence suffisamment pour pouvoir se consacrer à d’autres choses. Elle est fière de partager cette réussite avec les gens qui y ont contribué en travaillant sur les projets des clients. 

Aujourd’hui, j’ai envie de me dégager de la partie opérationnelle de la communication digitale pour dédier mon énergie à l’accompagnement de personnes qui ont envie de se lancer dans ces métiers-là !
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RDE Marketing change de nom et devient Boots & Cats. Ce changement n’est pas seulement cosmétique. De « agence qui appartient à Audrey Julienne », l’équipe s’est transformée pour devenir une CAE (coopérative d'activités et d'emploi) avec 4 membres fondatrices : Audrey Julienne, Charlotte Fayat, Sophie Juvenon et Cécile Émery

Cette structure a deux vocations : 

  • Le Lab (http://bottsandcats.co/) : Faire grossir la communauté de professionnel.le.s de la communication digitale en accompagnant des nouvelles personnes pour qu’elles osent se lancer.

  • L’agence (https://www.bootsandcats.agency/) : Travailler en collaboration sur des clients communs pour se donner la possibilité d’avoir des clients plus gros que soi. 

# conviction numérique

Au départ, Audrey Julienne trouvait que les réseaux sociaux avaient un côté un peu magique, ils allaient permettre de libérer plein de choses. Elle le croit toujours mais avec plus de modération.

Technologiquement c’est fantastique ce qu’il est possible de faire aujourd’hui. Le monde a avancé à une vitesse incroyable depuis l’apparition des outils numériques. 

Dans sa vie personnelle elle bénéficie de cette technologie au quotidien. Elle ne pourrait pas être nomade sans ces outils numériques, ni conserver des liens profonds avec des amis rencontrés dans le monde entier. Pour elle c’est une avancée en termes de connexion humaine, on le voit particulièrement dans cette période de crise sanitaire.

Elle reconnaît donc une valeur immense à ces outils numériques mais en même temps, une partie d’elle-même appréhende la mauvaise utilisation qui peut en être faite

L’exemple le plus criant est Instagram. D’un côté il y a la magie d’un réseau qui a réenchanté le quotidien et nous a permis d’ouvrir les yeux pour voir à nouveau la beauté de tout ce qui nous entoure. De l’autre, il y a l’usage que des influenceurs en font et l’incapacité de certains internautes à faire la différence entre le vrai et le faux.

Donc pour répondre à la question sur ses convictions numériques, Audrey Julienne répondrait par un énorme point d’interrogation. Elle n’a pas d’opinion tranchée car il y a des choses à prendre et à laisser. Par contre, il faudrait éduquer les gens à l’usage des réseaux sociaux, en particulier les pus jeunes. 

Quant à la place des femmes dans le numérique, pour Audrey c’est un peu comme dans tous les autres secteurs d’activité. Les métiers techniques sont principalement occupés par des hommes et les métiers dits « créatifs » par des femmes.

De par son unilatéralité, le digital est le meilleur endroit pour enlever toute notion de genre. Ces métiers n’ont besoin d’aucun genre du tout. C’est un terrain de jeu magique car on s’en fiche de ce qu’il y a derrière.

En effet, les femmes qui travaillent dans le développement informatique sont perçues un peu comme des ovnis. Mais la question n’est pas de savoir s’il faut de la parité, mais plutôt est-ce que les gens font vraiment ce qu’ils ont envie de faire ?! Est-ce qu’à un moment on leur a dit que c’était possible de faire tel ou tel métier ? Il faut qu’on puisse aller vers un métier par choix et non parce qu’on a l’impression que c’est possible alors que pour d’autres ça ne le serait pas.

# le message qu’elle souhaite faire passer

Profitez de toutes les opportunités que le numérique peut vous apporter d’un point vue personnel et professionnel, mais n’oubliez jamais de garder les yeux ouverts et un regard critique !

Témoignage recueilli par Cécile Eynard

Le 15 décembre 2020