Céline Redon

 

# parcours perso

Ingénieure de formation, Céline Redon se présente aujourd’hui comme consultante indépendante en cybersécurité et en protection des données (RGPD). 

Rien ne la prédestinait à ce métier : en terminale, elle hésite entre une filière économique et une filière scientifique. Ses parents la poussent vers la voie S, pensant à juste titre que les débouchés y seront plus larges. Après le bac, elle songe un temps à la médecine… avant de bifurquer vers l’ingénierie, sans vraiment savoir ce que recouvre ce mot.

Je ne savais pas ce que voulait dire être ingénieur. J’ai choisi une école généraliste, me disant qu’au moins, il y aurait plusieurs portes de sortie.


Elle choisit l’EPF (école d’ingénieur·es généraliste), par souci de laisser le champ des possibles ouvert. C’est là qu’elle découvre les réseaux et télécommunications, puis la sécurité des réseaux. Une découverte décisive.

# parcours pro

Céline entame sa carrière dans l’audit, mais réalise rapidement qu’il lui manque des bases solides en réseau pour se sentir à la hauteur de ses ambitions. Elle rejoint alors une ESN spécialisée en cybersécurité, bien décidée à se confronter au terrain. Câbler, configurer, protéger, elle apprend en faisant.

Moins technicienne que certains de ses collègues issus de cursus plus spécialisés, elle se distingue par sa capacité à comprendre les besoins clients, structurer les projets et embarquer les parties prenantes. Ce sens de l’organisation et de la communication la propulse rapidement à des postes de management, jusqu’à diriger des équipes de plusieurs dizaines de personnes.

En 2018, en quête de nouveaux défis, elle entame un Executive MBA à HEC. 

Diplôme en poche, elle quitte son poste salarié en pleine crise COVID, et se lance dans l’aventure entrepreneuriale. Depuis 2021, elle accompagne sa clientèle avec enthousiasme, expertise et une indépendance chèrement gagnée.

Quand une mission se termine et qu’un client revient ou recommande votre travail, ce n’est pas pour une marque. C’est pour vous. Et ça, ça n’a pas de prix.

# FIERTé

Céline est fière d’avoir osé le changement. Fière d’avoir intégré HEC, malgré les doutes. Fière d’avoir traversé cette formation, qui lui a donné confiance et lui a permis de se projeter dans des aventures ambitieuses, comme la reprise d’entreprise.

Quelqu’un m’a dit un jour que j’étais un culbuto : on me pousse, je tombe… mais je me relève.

Aujourd’hui, elle explore cette voie, rencontre des dirigeants, construit des business plans. Ce qui la rend fière, ce n’est pas tant le résultat, que le fait d’avoir osé emprunter ce chemin, même sans certitudes.

Elle compare son parcours à un culbuto : on la pousse, elle tombe… puis elle se relève. Et recommence.

# conviction numérique

Dans le monde de la cybersécurité, les femmes sont encore peu nombreuses. Céline estime qu’on est autour de 10 %, parfois moins. Elle en a fait l’expérience, dès ses débuts, entre blagues sexistes et sentiment d’illégitimité. Mais les choses évoluent. Et aujourd’hui, elle se fait un devoir de montrer, par son exemple, que c’est possible.

Elle s’investit dans des actions de sensibilisation auprès des jeunes, participe à des réseaux comme le CEFCYS (Cercle des Femmes de la Cybersécurité), intervient dans des lycées.

Il y a 1000 métiers dans la cybersécurité. Ce n’est pas que des gens en capuche derrière un écran. Il y a besoin de tous les profils.


Elle rappelle que la cybersécurité, ce n’est pas qu’un métier technique : c’est un domaine d’une richesse incroyable, où chacun·e peut trouver sa place – du hacking à la gouvernance, de la pédagogie à la communication. Et surtout, c’est un secteur en forte demande, avec des milliers de postes à pourvoir en Europe.

# Le message qu’elle souhaite faire passer

Aux jeunes filles, aux femmes en reconversion, Céline a un message clair : « N’écoutez pas ceux qui disent que ce n’est pas pour vous. »

La cybersécurité, comme l’ingénierie en général, ouvre des portes, offre de belles carrières, permet de gagner sa vie dignement et d’être indépendante. Il ne s’agit pas d’être une génie des maths ou une codeuse née. Il s’agit de trouver son propre chemin, d’oser poser des questions, d’aller à la rencontre de celles et ceux qui font déjà ce métier.

Et si j’allais tirer ce fil-là ? Pourquoi est-ce que moi je ne pourrais pas ? Pourquoi les autres pourraient et pas moi ?

Témoignage recueilli par Cécile Eynard

Le 05 Juin 2025