Camille SERAIN

 
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# parcours perso

Camille Serain a 40 ans. Elle est née dans la Drôme et a fait des études de commerce international dans la région lyonnaise et vit aujourd’hui à Lyon.
Elle est très sportive et a toujours aimé les sports d’équipe. Ces dernières années elle a développé deux passions : la boxe française qui mêle combativité et dépassement de soi, dans des règles strictes de respect de l’adversaire, et le théâtre d’improvisation qui lui permet de relâcher la pression, de s’exprimer et de se libérer du « regard de l’autre ». Cela lui confère également une confiance dans la prise de parole qui aide au quotidien quand on doit animer des groupes ou faire des conférences !

# parcours pro

Lors de sa formation en marketing stratégique international en école de commerce, Camille a fait de nombreux stages à l’étranger qui lui ont appris l’adaptabilité, la souplesse et l’appréhension de contextes de travail très différents de siens. Elle a même été jeune fille au paire pour une famille américaine qui faisait le tour du monde avec ses enfants !

Elle a commencé sa carrière professionnelle en 2004, en coordonnant des études marketing à l’international pour répondre aux interrogations stratégiques des laboratoires pharmaceutiques. Elle a ainsi commencé à mêler stratégie et digital « un peu par hasard » en créant des panels en ligne de professionnels de santé, à l’international (relais digital des questionnaires papiers, dans les années 2000).

Elle a poursuivi cette activité en conseil marketing dans d’autres secteurs que la santé pour lesquelles elle a acquis les techniques d’animation de groupe. Cela lui a permis d’étendre son champs d’action : test de concepts, recueil et approfondissement du besoin, détection des freins ou points de blocage, animation de la créativité de la co-création, partage des visions et des points de convergence. Techniques équivalentes au design thinking actuel, qui lui on permis d’affiner son sens d’analyse et de la synthèse, dont elle se sert pleinement aujourd’hui dans son activité de conseil en stratégie business et digitale.

Gros virage dans sa carrière lorsqu’elle passe des cabinets de conseil en stratégie à une SSII/ ESN. Son profil répondait parfaitement au besoin du marché : sonder, expliciter et appréhender un besoin client métier (RH, communication, marketing, stratégie) pour le retranscrire en solution web ou digitale, en y intégrant la valeur-ajoutée business pour le client. Cette expérience lui a permis d’acquérir les connaissances techniques, la capacité à échanger avec des profils informaticiens, la rigueur de la méthodologie projet liée aux outils SI et l’accompagnent au changement nécessaire pour faciliter les nouveaux usages et l’adoption des nouveautés par les équipes opérationnelles. 

Camille évolue dans cette SSII/ ESN pendant 8 ans, d’abord comme consultante marketing web, puis responsable de pôle jusqu’au poste de Directrice conseil digital.

Déjà à cette époque, je prônais l’humain et la considération de l’humain comme un facteur clés de succès des projets digitaux, pour l’avoir expérimenté sur le terrain.

Elle intègre ensuite la société GL Events en tant que Chief Digital Officer (Responsable digitale), au sein de la filiale Première Vision, dédiée aux salons BtoB luxe et mode. 

Sa mission : opérer la transformation digitale de la structure, préparer et organiser les équipes, dans le cadre du projet Innovation à développer, véritable relais business de l’activité des salons physiques. Après l’animation d’ateliers de brainstorming et de co-création, Camille lance ce fameux projet « innovation », la marketplace BtoB de Première Vision. 

Après 3 ans en poste chez l’annonceur, Camille décider de retourner à ses premiers « amours », le conseil. Ce qui lui manque le plus, c’est la richesse que lui apportait la diversité des missions et des secteurs qu’elle adressait, qui nourrissent sa réflexion et lui permettent d’être encore plus pertinente dans son expertise. Ses multiples expériences en conseil et en entreprise, lui ont permis d’avoir une vison 360°, de la stratégie à la déclinaison opérationnelle, et de la réalité opérationnelle du monde de l’entreprise.

Camille décide alors de lancer son activité et de monter son cabinet de conseil, CaZimir Conseil, spécialisé en Stratégie Business et Transformation Digitale. Elle endosse deux missions principales :

  • Accompagner les entreprises/ PME à affiner/ challenger leur stratégie business, à aller chercher leur création de valeur, les leviers de performance et de croissance possible grâce au digital

  • Permettre aux entreprises qui n’ont pas les moyens d’internaliser la fonction « Responsable digitale », de se faire accompagner par une experte grâce à la formule temps partagé 

Sa marque de fabrique tient en 3 mots : accompagnement de proximité, méthodologie sur- mesure et personnalisée, intelligence collective et accompagnement au changement

« Si on n’accompagne pas les équipes à comprendre et appréhender ces nouveaux usages et la nouvelle manière de travailler, on peut mettre tous les plus beaux outils digitaux du monde, cela ne marchera pas. Il faut accompagner les équipes à comprendre en quoi c’est important pour l’entreprise, en quoi c’est un enjeu majeur de croissance et de survie, et quelle va être la nouvelle mission de chacun dans cette transition digitale. Il faut d’abord mobiliser et fédérer les équipes ».

La transformation digitale, c’est 95% d’humain et 5% de technologie.

# succès

Sa plus grande fierté est d’avoir créé, au sein du groupe GL Events, un Lab interne pour intégrer les équipes dans la réflexion du projet Innovation (qui deviendra la Marketplace BtoB in fine). C’était une manière d’exploiter toutes les expertises détenues dans l’entreprise, en amenant des points de vue différents et en faisant appel à l’intelligence collective pour imaginer et construire un projet. L’objectif sous-jacent était de fédérer les équipes, de les impliquer très en amont, pour faciliter la réalisation par la suite. 

Un résultat bluffant : l’intelligence collective au service de la créativité, des propositions pertinentes et des équipes complètement investies dans le processus de co-construction… Sur la réserve en début de projet, les voici motrices et volontaires pour développer de nouveaux services !

« Cette méthodologie illustre parfaitement les convictions que j’ai depuis mes débuts dans le digital : impliquer les équipes dès le début d’un projet, permet de fédérer les collaborateurs, de les investir en valorisant leur expertise. Non seulement le projet n’en sort que plus enrichi, mais surtout, les équipes sont mobilisées, déjà prêtes à dérouler et à participer à sa mise en œuvre. Pour l’entreprise, c’est un gain de temps énorme, un projet facilité et donc, beaucoup moins coûteux. Tout le monde est gagnant, à tous les niveaux : c’est ce que j’appelle le Retour sur investissement business ET humain ».

# conviction numérique

« La 2ème raison d’échec de la transformation digitale est la résistance au changement des équipes » Etude Econocom 2017

Comme dans tous les processus de changement, la prise en compte de l’humain est indispensable, constitue même un facteur clé de réussite du projet. Il est primordial d’accompagner les collaborateurs à la compréhension du « pourquoi » et du « comment » et des enjeux que cela représente pour l’entreprise, avant de « faire ». J’ai vu tellement d’outils ou techniques digitales, mis en place sans explication ou sans réflexion amont, que le projet en est devenu un échec : incompréhension des équipes, absence d’adhésion, pas d’utilisation de l’outil en question ou pire, levée de résistance… l’investissement initial devient une dépense : c’est un gâchis avéré pour l’entreprise et il faut tout recommencer.

Dans toutes mes missions d’accompagnement, mes préconisations tournent souvent autour des notions telle que : développer la transversalité entre les équipes, redéfinir le « pourquoi » avant de « faire », revoir la manière de travailler autour des outils, construire une offre orientée client, travailler en mode projet…

Nous sommes bien ici sur une manière de travailler à faire évoluer, sur une nouvelle culture à intégrer, sur des usages, bien loin de la technologie souvent associée à la transformation digitale. L’essentiel du virage digital à prendre est culturel.

Le digital ne peut pas se résumer aux sites web et aux réseaux sociaux et n’est pas une fin en soi. C’est un moyen de décliner la stratégie de l’entreprise ou de l’accélérer. Le processus de transition digitale est propre à chaque entreprise, il n’y en a pas deux pareils.

Dans le digital, la question majeure ne réside pas dans  « Quel outil digital doit on acquérir pour faire…Comment faire du storytelling ou brand content ou du social selling….Doit-on faire de l’inbound marketing ? ect…… ».  Le plus gros du travail réside dans la réflexion amont « Que veut-on faire/ Quelle est notre stratégie/ Où veut-on aller ? » et « en quoi le digital peut nous aider à atteindre nos objectifs de croissance et de productivité ».

La transformation digitale, la manière d’y aller et les premiers projets à mener répondront aux priorités business et aux problématiques de l’entreprise. Si je suis un industriel et que ma problématique principale est la qualité des pièces en usine, la priorité sera d’aller chercher des solutions pour ce point là, grâce au digital. Nous sommes loin du digital dans sa notion basique de site web, réseaux sociaux et stratégie de commercialisation.

La stratégie business est au cœur de la réflexion : le digital n’est qu’un moyen pour décliner une stratégie, pour accélérer sa mise en œuvre. C’est pour cette raison que je résume le processus de transformation digitale en « Aller chercher la création de valeur possible grâce au digital ». Chacune entreprise a ses problématiques, son histoire, sa singularité, son ADN : le processus de transformation digitale ne peux pas suivre un modèle unique mais doit être envisagé de manière personnalisée pour être pertinent et efficace.

La complémentarité femmes/hommes dans le monde professionnel est un véritable facteur de croissance – cela a été démontré par de nombreuses études.

« C’est à nous les femmes de montrer par les faits, que nous sommes pertinentes, voire complémentaires aux hommes, dans l’accompagnement des entreprises sur des sujets « stratégiques » et digitaux. Il me tient à cœur d’être visible sur ces fonctions de CDO pour inspirer les jeunes professionnelles en devenir. Des femmes CDO telles que Magalie NOE chez CNP Assurance ou Maud BAILLY au sein du groupe Accor m’ont grandement inspirées »

Camille est convaincue que les femmes ont toute leur place dans ce monde-là. Son métier demande des compétences considérées comme « plutôt féminines » : de l’écoute, de l’empathie, associées à un sens solide de l’analyse et de la synthèse. La clé réside dans l’appréhension et la compréhension de situations complexes, où le non-verbal est plus parlant que les mots. Ce qui n’est pas exprimé relève d’une situation d’inconfort, typique des processus de changement mais qui peut devenir un véritable frein dans le projet si non traité.

Les femmes ont donc des atouts non négligeables à faire valoir, pour accompagner les entreprises dans leur réflexion en stratégie business et digitale : considérer et œuvrer dans l’accompagnement des collaborateurs, véritable facteur de succès des projets. Ce sont bien les équipes qui vont opérer, sur le terrain, la transition de l’entreprise, quelle qu’elle soit (digitale, technique, culturelle). Les femmes permettent d’entrevoir une vision du projet où l’humain prend toute sa place, et devient un véritable facteur de performance. 

Les femmes ont toute légitimité à occuper ces postes-là et à accompagner les entreprises dans leur transition numérique. Il faut continuer à inspirer ces jeunes femmes qui ont envie d’y aller mais qui n’osent pas : elles observent un environnement digital très technique et très masculin et pensent qu’elles n’auront pas leur place. C’est faux, les femmes ont aussi un rôle à jouer dans les projets de transformation digitale, en y amenant une vision différente, plus humaine et tout aussi pertinente pour le business. « Mes clients me disent souvent que c’est agréable et que ça change d’avoir (enfin) une femme consultante qui les accompagne ».

Forte de cette conviction Camille participe au programme TANDEMW, initié par le réseau PWN (Professional Women’s Network), pour promouvoir l’équilibre hommes-femmes en entreprise et en faire un véritable levier de performance.

# le message qu’elle souhaite faire passer

« Les femmes doivent écouter leur cœur, leurs aspirations et se faire confiance ». Il faut aller vers ce qui nous fait plaisir, ce qui nous nourrit sans peur de ne pas y arriver: on saura naturellement maitriser ce qu’on fait avec passion et conviction. Ne pas écouter ce qui se dit mais s’écouter soi ! Garder ses convictions, les confronter, les ajuster mais ne surtout pas les abandonner ou les minorer, quoi qu’on en dise. «Mes convictions, dont on se moquait il y a 10 ans, constituent aujourd’hui mon vrai point de différentiation et un critère de choix pour les clients qui me font confiance… ».

Si vous êtes vraies et alignées sur vos valeurs, si vous aimez ce que vous faites, le résultat n’en sera que bon. Mon parcours me l’a démontré à plusieurs reprises.

Témoignage recueilli par Cécile Eynard

Le mercredi 10 février 2021